Dans la panoplie des termes du monde de l’art brut les appellations sont nombreuses. « Art marginal » ou « art hors-les-normes » font partie de celles qui peuvent fonctionner comme des termes génériques. Pourtant l’expression « art hors-les-normes » reste indissociable de la collection réunie par Alain Bourbonnais. Suggéré par Jean Dubuffet à ce dernier parmi d’autres appellations en 1972, l’art hors-les-normes désigne l’art réalisé avec d’autres normes que celles de l’art officiel. Réalisées le plus souvent par nécessité, ces créations sont fabriquées par des autodidactes pour lesquels l’acte créateur peut être pensé comme un travail passionné ou une sorte de « re-création ». Ces créations brouillent les catégories artistiques, dissolvent les frontières en s’inscrivant à la croisée de l’art populaire, l’art naïf, l’art brut, l’art outsider… Hors-les-normes est au-delà des normes.
Le jardin habité
juin 6
Le jardin habité de La Fabuloserie est inauguré en 1979. Paysagé par Alain Bourbonnais autour d’une pièce d’eau, cet espace vert est agrémenté de sculptures, de girouettes. Fidèles à leur présentation d’origine, les créations sont exposées au pourtour de l’étang tels l’étonnant manège de Petit Pierre, la Petite Afrique de Jules Damloup et les personnages grandeur nature de Camille Vidal. Les médaillons de François Portrat prennent place sur un mur-présentoir spécialement conçu pour eux.
La Maison Musée
juin 6
Ouvert en 1983 au public, La Fabuloserie est un lieu imaginé et conçu par l’architecte Alain Bourbonnais pour abriter sa collection art hors-les-normes. Cette expression fut suggérée à Alain Bourbonnais par Jean Dubuffet, qui souhaitait que le terme «art brut» soit réservé à sa collection. Elle désigne des productions insolites réalisées par des autodidactes. Après avoir ouvert une galerie à Paris entre 1972 et 1982, l’Atelier Jacob, Alain Bourbonnais décide de créer, avec son épouse Caroline, un musée qu’il nomme « La Fabuloserie». L’espace se compose d’une « maison-musée » où sont exposées plus de mille créations allant des dessins de Yanko Domsic aux bourrages de Francis Marshall, en passant par l’étonnante production des Turbulents d’Alain Bourbonnais lui-même.
« Avec toute l’ingéniosité de l’architecte qui en avait soupé de l’architecture rationnelle et rêvait d’anarchitecture, Alain Bourbonnais aménagea un parcours initiatique, un labyrinthe avec des chambres à surprises que l’on ouvre subrepticement, quitte à en ressortir avec frisson et horreur, comme dans la chambre noire où s’affalent les bourrages de Marshall. On gravit des escaliers de meunier. On traverse des murs. Tout est étrange. Tout est surprenant. Tout est insolite. Tout vous agresse. Tout vous enchante. »
Michel Ragon, écrivain, historien de l’art et de l’architecture, et critique d’art.
Les artistes de la collection permanente
Abel, Aloïse, Alpo, Amar, Andrault, Baloffi, Berni, Bertholle, Bordes, Bourbonnais, Buigues, Burles, Cammi, Chichorro, Contestin, Dalmaso, Damloup, Dereux, Domsic, Duhem, Eckenberger, Fillaudeau, Flechmuller, Galmiche (dite Sylvette), Geisel, Genty, Guivarch, Henay, Jaber, Jacqui, Jamet, Juva, Labelle, Lacoste, Landreau, Le Carré Galimard, Lécurie, Liban, Loli, Lortet, Mahaut, Marshall, Michel, Moiziard, Monchatre, Morel, Myriam, Nedjar, Negri, Nek Chand, Pelosi, Pesset, Petit, Petit Pierre, Podesta, Portrat, Ratier, Renaud d’Ampel, Reynaud, Ringel, Rosset, Roure, Sallé, Sendrey, Sol.
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