Architecte en chef des bâtiments civils et palais nationaux, Alain Bourbonnais (1925 – 1988) remporte plusieurs concours publics entre la fin des années cinquante et le début des années 1980. En parallèle, il pratique la peinture et la gravure, et se consacre à partir de 1970 à ses Turbulents, au même moment, il amorce sa collection d’art hors-les-normes.
En 1973, le critique André Laude commentait ainsi la polyactivité d’Alain Bourbonnais : « Cela fait longtemps que Bourbonnais fait semblant, quelques heures par semaine d’être là, dans ses grands bureaux d’architecte rue Bonaparte à Paris. Sérieux comme un pape, il tire des plans, dit des mots vachement techniques, écoute le chant des pelleteuses et des bulldozers. Mais chaque week-end, à quelques kilomètres, il retrouve son royaume. Là, dans ce capharnaüm, dans ce caravansérail, règne un bric-à-brac étincelant. »
Parmi les nombreuses facettes d’Alain Bourbonnais, celle du créateur est la plus floue. Elle est pourtant essentielle. Contre-point de la vie trépidante d’Alain Bourbonnais-architecte, sa création l’amènera à rassembler les productions des auteurs de l’art hors-les-normes. Progressivement son activité de collectionneur prendra le pas sur son métier d’architecte.