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Carles-Tolrá quitte l’Espagne pour Genève où il travaillera toute sa vie comme opérateur – ronéo au service d’impression de la Croix-Rouge. Ce travail répétitif lui permettait de garder toute son énergie pour sa création, surtout la nuit. Puis, il est fortement encouragé par Jean Dubuffet qu’il rencontre en 1969 et avec lequel il entretient une riche correspondance, Ce dernier le présentera à Alain Bourbonnais. Ainsi Ignacio Carles-Tolrà fut le deuxième créateur à être présenté à l’Atelier Jacob, en novembre 1972, succédant à l’exposition inaugurale d’Aloïse Corbaz, d’autres expositions suivirent en 75-76 et 81.
La peinture est pour lui un plaisir, un exutoire à ses colères et ses peines : « Je dessine pour me guérir du quotidien. » Il peint oiseaux, taureaux et autres créatures composites, souvent dotées de membres multipliés, qu’il désigne lui-même comme « bestioles ». L’oiseau, très présent dans son oeuvre, signifie pour lui la liberté de s’exprimer, de dire, de créer, de se mouvoir. On ne trouve jamais de personnage réellement humain dans ses tableaux car pour lui « la pire chose que le bon dieu ait créé, ce sont les humains ». C’est pour cette raison qu’il peint principalement des figures animales.
Derrières ses dessins frais et colorés se cachent en fait une critique acerbe de notre société, de ses institutions, de la politique et du clergé. Tout naturellement il fit partie des Singuliers de l’art en 1978, il intègre la neuve Invention à Lausanne en 1988. Il fit une importante donation au Musée de la Création Franche à Bègles en 1990. Au printemps 2019, Sophie Bourbonnais et Marek Mlodecki se rendent à Santander à la rencontre d’Ignacio pour choisir les oeuvres qui seront présentées du 15 juin au 13 juillet à la galerie La Fabuloserie Paris, ce fut sa dernière exposition puisqu’il nous quitta le 7 novembre 2019.
EN
Carles-Tolrá left Spain for Geneva where he worked all his life as a roneo operator in the printing department of the Red Cross. This repetitive work allowed him to keep all his energy for his creation, especially at night. Then, he is strongly encouraged by Jean Dubuffet whom he meets in 1969 and with whom he maintains a rich correspondence. The latter will introduce him to Alain Bourbonnais. Thus Ignacio Carles-Tolrà was the second creator to be presented at the Atelier Jacob, in November 1972, following the inaugural exhibition of Aloïse Corbaz, other exhibitions followed in 75-76 and 81.
Painting is for him a pleasure, an outlet for his anger and pain: « I draw to heal myself from everyday life. He paints birds, bulls, and other composite creatures, often with multiplied limbs, which he designates himself as « bestioles ». The bird, very present in his work, means for him the freedom to express himself, to say, to create, to move. We never find a really human character in his paintings because for him « the worst thing that the good Lord has created is humans ». This is why he paints mainly animal figures.
Behind his fresh and colorful drawings, there is in fact a sharp criticism of our society, its institutions, politics, and the clergy. Naturally, he was part of the Singuliers de l’art in 1978 and joined the new Invention in Lausanne in 1988. He made an important donation to the Musée de la Création Franche in Bègles in 1990. In spring 2019, Sophie Bourbonnais and Marek Mlodecki went to Santander to meet Ignacio to choose the works that will be presented from June 15 to July 13 at the gallery La Fabuloserie Paris, it was his last exhibition since he left us on November 7, 2019.