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Tour à tour Maréchal ferrant, Compagnon du Tour de France, receveur d’autobus à Paris, Albert Sallé s’installe, à la retraite, dans le vieux Menton. Il se met à fabriquer des scènes du « petit monde de Menton », des « petits théâtres » animés et sonorisés, « l’église Saint-Michel », des scènes dans des bonbonnes… Les matériaux utilisés sont dérisoires : capsules de bouteilles, bouchons, élastiques, perles, papiers dorés et argentés, bouts de fils électriques… Il les dispose devant sa porte afin que les passants y mettent 1 franc pour les animer, malheureusement des garnements lui piquent les sous. Les oeuvres d’Albert Sallé, outre leur valeur intrinsèque indéniable, ont aussi l’heur d’être le premier achat « d’art brut » d’Alain Bourbonnais, in 1969, soit bien avant sa rencontre avec Jean Dubuffet et l’ouverture de l’Atelier Jacob. A cette époque, il collectionnait plutôt l’art forain chez Jean-Paul Favand ou des peintures du groupe Cobra ou Louis Pons, par exemple.
Alain Bourbonnais nous raconte sa découverte: « Je me baladais dans la vieille ville de Menton, et tout à fait par hasard, dans une encoignure de porte, je vois des automates. Des choses complètement émouvantes… C’est un art que je trouve total, avec des personnages, des sons, des petites musiques. Il fallait mettre 1 franc pour les mettre en route. Alors je mets des pièces et je vois une femme qui sort et qui me dit : « excusez-moi, monsieur, les mauvais garnements viennent nous voler les pièces, alors on vient les prendre au fur et à mesure.
Dès cette première rencontre, Alain Bourbonnais fit l’acquisition le 23 novembre 1969, comme l’atteste les livres de compte, de quatre oeuvres à Albert Sallé. Les 6 autres oeuvres ont été acquises auprès de ses enfants en mars 1973. Alain Bourbonnais avait envisagé de faire un film en mêlant les oeuvres de Sallé et celles de Albert Geisel.
EN
Alternately blacksmith, Companion of the Tour de France, bus driver in Paris, Albert Sallé settled in retirement in the old Menton. He began to make scenes of the “small world of Menton”, “small theaters” animated and sound, “the church of St. Michael”, scenes in bottles … The materials used are ridiculous: bottle caps, corks, rubber bands, pearls, gold and silver paper, pieces of wire … He arranged in front of his door so that passersby put 1 franc to animate, unfortunately the scoundrels steal the money. The works of Albert Sallé, in addition to their undeniable intrinsic value, also have the distinction of being the first purchase of “art brut” by Alain Bourbonnais, in 1969, well before his meeting with Jean Dubuffet and the opening of the Atelier Jacob. At that time, he was collecting fairground art from Jean-Paul Favand or paintings from the Cobra group or Louis Pons, for example.
Alain Bourbonnais tells us about his discovery: “I was walking in the old town of Menton, and quite by chance, in a doorway, I see automatons. Things completely moving … It is an art that I find total, with characters, sounds, small music. It was necessary to put 1 franc to start them. Then I put coins and I see a woman who goes out and says to me: “Excuse me, sir, the bad boys come to steal the coins, then one comes to take them as one goes along.
From that first meeting, Alain Bourbonnais acquired four works from Albert Sallé on November 23, 1969, as evidenced by the account books. The other six works were acquired from his children in March 1973. Alain Bourbonnais had planned to make a film mixing the works of Sallé and those of Albert Geisel.