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Fils d’un garde forestier de la forêt d’Orléans, André Robillard est interné à l’âge de 19 ans pour troubles mentaux. Après plusieurs tentatives de remise en liberté, toutes suivies d’échecs, il est recruté comme auxiliaire pour s’occuper de la station d’épuration de l’hôpital. Cet emploi lui confère une certaine autonomie et un grand espace lui est attribué. C’est là qu’il fabrique depuis 1964 des fusils et des engins spatiaux à partir d’objets récupérés à la décharge publique, assemblés avec des clous, des fils de fer, du scotch.
Au-delà d’un bricolage oisif, les fusils d’André Robillard, loin de s’apparenter à de simples jouets, ont une vraie efficacité magique : ils sont destinés à « tuer la misère ». Les engins, avions, machines volantes (spoutniks et fusées), ainsi que les cosmonautes assemblés et dessinés par André Robillard sont des réminiscences des images de la Seconde Guerre Mondiale et de la conquête spatiale menée par les américains et les russes qui le fascinent.
Un amateur envoie, in 1964, à Jean Dubuffet un de ses fusils : ce dernier le conserve soigneusement dans la collection de la Compagnie de l’Art Brut. Dix ans plus tard, Michel Thévoz, alors conservateur du musée de l’Art Brut de Lausanne, fasciné par ce fusil, invite Robillard à poursuivre sa production, ce qu’il continue à faire avec entrain. Son univers se compose également d’un riche bestiaire qui témoigne de son admiration pour le monde animalier qu’il collectionne sous la forme de peluches. Cette iconographie a émergé dans son œuvre après qu’il ait découvert le travail de l’auteur d’art brut, Auguste Forestier, dont l’œuvre, comme celle d’André Robillard, est exposée à La Collection de l’Art Brut à Lausanne. Son autre passion est de jouer de l’harmonica.
Les créations de Robillard figurent à présent dans plusieurs collections d’art brut, dont celles du LaM, du Museum of Everything … L’œuvre d’André Robillard est entrée dans la collection d’art hors-les-normes en 1993.
EN
Son of a forest ranger in the Orleans forest, André Robillard was interned at the age of 19 for mental disorders. After several failed attempts at release, he was recruited as an assistant to run the hospital’s water treatment plant. This job gave him a certain amount of autonomy and he was given a large space. It is there that he manufactures since 1964 guns and spacecraft from objects recovered from the public dump, assembled with nails, wire, tape.
Beyond an idle tinkering, André Robillard’s guns, far from being simple toys, have a real magical efficiency: they are intended to “kill misery”. The machines, planes, flying machines (sputniks and rockets), as well as the cosmonauts assembled and drawn by André Robillard are reminiscent of the images of the Second World War and the conquest of space led by the Americans and the Russians, which fascinated him.
In 1964, an amateur sent Jean Dubuffet one of his rifles: the latter carefully preserved it in the collection of the Compagnie de l’Art Brut. Ten years later, Michel Thévoz, then curator of the Musée de l’Art Brut de Lausanne, fascinated by this gun, invited Robillard to continue his production, which he did with great enthusiasm. His universe is also made up of a rich bestiary that testifies to his admiration for the animal world that he collects in the form of stuffed animals. This iconography emerged in his work after he discovered the work of the art brut author, Auguste Forestier, whose work, like that of André Robillard, is exhibited at La Collection de l’Art Brut in Lausanne. His other passion is playing the harmonica.
Robillard’s creations are now part of several art brut collections, including those of the LaM, the Museum of Everything … The work of André Robillard entered the collection of art hors-les-normes in 1993.