FR
Philippe Dereux est né dans une famille de petits commerçants. Après des études à l’école normale primaire, il devient instituteur dans un collège de Villeurbanne jusqu’à sa retraite en 1973. En fait, son souhait était d’écrire. in 1955, en vacances à Vence, il rencontre Jean Dubuffet pour lequel il chasse les papillons et l’aide dans ses collages d’éléments botaniques ! « Dubuffet m’a guéri de mes prétentions littéraires », dira-t-il et dès 1959, il crée ses propres compositions avec des résidus végétaux, des épluchures de fruits et de légumes, des graines… des personnages surgissent avec le corps en épluchure de banane et la tête en pelure d’artichaut, parfois réhaussés de gouache.
Il publie, in 1966, chez Julliard un délicieux Petit traité des épluchures qui aura beaucoup de succès. Il expose régulièrement à la Galerie Alphonse Chave à Vence, c’est là qu’Alain Bourbonnais le rencontre. En mai 1973, il se rend chez lui à Villeurbanne, suite à cette visite Philippe Dereux lui écrit le 1er juin 1973 : « Votre achat m’a été d’un précieux réconfort moral. Je poursuis donc mon travail avec une ardeur nouvelle, et d’autant plus activement que le départ d’une quinzaine de tableaux m’a fait éprouver la sensation d’un trou, d’un gouffre à combler rapidement. » Il poursuit : « Cet état d’âme, ces pensées ne sont pas tout à fait conformes aux dogmes de l’Art Brut de mon cher maître, Jean Dubuffet. Mais lorsque je compare les théories et les actes de ce dernier je songe à ces chefs d’état qui pour mieux gagner les guerres encouragent chez leurs voisins l’antimilitarisme et le désarmement, voire l’objection de conscience. A vous deux, en bonne amitié. "
Cet achat comprendra deux oeuvres d’une facture particulière qu’évoque Laurent Danchin : « Il conserve également dans ses cartons, mais sans jamais les exposer, de grandes gouaches abstraites au pointillisme hypnotique qui ne sont pas sans évoquer le travail de Joseph Crépin. » De ce moment, Philippe Dereux fréquenta l’Atelier Jacob lors de ses passages à Paris. C’est Caroline Bourbonnais, qui acquerra la superbe Foule en 1993 à Claude Roffat. Philippe Dereux fait partie de la neuve Invention / Collection Art Brut Lausanne.
EN
Philippe Dereux was born into a family of small businessmen. After studying at the Ecole Normale Supérieure, he became a teacher in a secondary school in Villeurbanne until his retirement in 1973. In 1955, while on vacation in Vence, he met Jean Dubuffet for whom he hunted butterflies and helped him with his collages of botanical elements! “Dubuffet cured me of my literary pretensions”, he said and from 1959, he created his own compositions with plant residues, fruit and vegetable peelings, seeds… Characters appeared with bodies made of banana peelings and heads made of artichoke peelings, sometimes enhanced with gouache.
In 1966, he published a delicious Petit traité des épluchures (Little Treaty of Peelings) at Julliard, which was very successful. He regularly exhibited at the Galerie Alphonse Chave in Vence, where Alain Bourbonnais met him. In May 1973, he went to his home in Villeurbanne, following this visit Philippe Dereux wrote to him on June 1, 1973: “Your purchase was a precious moral comfort to me. I therefore continue my work with a new ardor, and all the more actively since the departure of about fifteen paintings made me feel a hole, an abyss to be filled quickly. He continues: “This state of mind, these thoughts are not quite in line with the dogmas of the Art Brut of my dear master, Jean Dubuffet. But when I compare the theories and acts of the latter, I think of those heads of state who, in order to better win wars, encourage anti-militarism and disarmament, or even conscientious objection, among their neighbors. To you both, in good friendship.”
This purchase will include two works of a particular style that Laurent Danchin evokes: “He also keeps in his boxes, but without ever exhibiting them, large abstract gouaches with hypnotic pointillism that are not without evoking the work of Joseph Crépin.” From that time on, Philippe Dereux frequented the Atelier Jacob during his visits to Paris. It was Caroline Bourbonnais who acquired the superb Foule in 1993 from Claude Roffat. Philippe Dereux is part of the new Invention / Collection Art Brut Lausanne.