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Il fut élevé par sa grand-mère dans les montagnes de l’Ariège. « Tous les étés, j’allais garder les vaches et m’amusais à décorer mes bâtons avec mon Opinel. J’ai passé de merveilleuses années dans la nature. A la Libération, en 1945, je quittais ce milieu rural pour rejoindre ma mère à Bordeaux. J’ai eu beaucoup de mal à me réadapter à cette nouvelle vie. J’ai passé mon certificat d’études, puis un CAP d’ajusteur et je commençais à peindre. »
« A 21 ans, après l’armée, je suis monté à Paris à la recherche d’un emploi : j’ai été tour à tour ajusteur, intervalliste dans le dessin animé, dessinateur dans le tissu et la publicité, puis manœuvre, emballeur et magasinier. A 32 ans, j’ai épousé LOLI, brodeuse espagnole. J’ai beaucoup lu, j’ai vu des expos… A la rétrospective de Picasso au Grand Palais en 1966, il y avait une série de petits personnages en bois taillés au couteau….comme quand je gardais les vaches. C’est là que j’ai commencé à créer avec des bois pauvres, vermoulus comme le lierre, le noisetier, les racines… »
C’est décidé il sera « artiste », mais pour être artiste en toute liberté mieux vaut rester magasinier, ce qu’il fera jusqu’à la retraite. Il s’installe un atelier dans le sous-sol de son pavillon de la Vallée de Chevreuse. Encore une découverte qui le stimulera: le livre de Jean Dubuffet Asphyxiante culture qui devient son viatique. Lors de ses balades dans Paris, il découvre l’Atelier Jacob. En 1977, il expose à l’Atelier Jacob et participe aux Singuliers de l’art en 1978. Une de ses pièces rentre dans la Collection de l’art brut à Lausanne grâce à Alain Bourbonnais.
Un court-métrage lui est consacré dans le DVD Les étonnants – Portraits d’Artistes Art hors les normes, réalisé en 2007 par Stéphane Jean-Baptiste et Pascale Massicot (vendu à la librairie du musée). Jano et Loli ont exposé en 2017 à La Fabuloserie Paris. Assurant l’entretien à la Mairie de Chevreuse, stimulée par la créativité débordante de son mari Jano, Loli Pesset se met à broder, tout d’abord avec des modèles, mais bien vite Jano lui suggère de se lancer « sans » modèle, naissent alors de singuliers petits personnages. Pour mettre en valeur le travail de son épouse, Jano lui fabrique des cadres, à sa manière, bien sûr.
EN
He was raised by his grandmother in the mountains of the Ariège. « Every summer, I would go to watch the cows and have fun decorating my sticks with my Opinel. I spent many wonderful years in nature. At the Liberation, in 1945, I left this rural environment to join my mother in Bordeaux. It was very difficult to readjust to this new life. I passed my school certificate, then a CAP (vocational training certificate) as a fitter and I started to paint.
« At 21, after the army, I went up to Paris in search of a job: I was in turn a fitter, an intervallist in cartooning, a draftsman in fabric and advertising, then a laborer, a packer and a storekeeper. At 32, I married LOLI, a Spanish embroiderer. I read a lot, I saw exhibitions… At the Picasso retrospective at the Grand Palais in 1966, there was a series of small wooden characters carved with a knife… like when I was looking after the cows. That’s when I started to create with poor wood, worm-eaten wood like ivy, hazelnut, roots… « .
It was decided that he would be an « artist », but to be an artist in complete freedom it is better to remain a storekeeper, which he did until retirement. He set up a workshop in the basement of his house in the Chevreuse Valley. Another discovery that will stimulate him: the book of Jean Dubuffet Asphyxiating culture which becomes his viatic. During his walks in Paris, he discovered the Atelier Jacob. In 1977, he exhibited at the Atelier Jacob and participated in the Singuliers de l’art in 1978. One of his pieces enters the Collection de l’art brut in Lausanne thanks to Alain Bourbonnais.
A short film is dedicated to him in the DVD Les étonnants – Portraits d’Artistes Art hors les normes, made in 2007 by Stéphane Jean-Baptiste and Pascale Massicot (sold at the museum bookshop). Jano and Loli exhibited in 2017 at La Fabuloserie Paris. Assuring the maintenance at the Town Hall of Chevreuse, stimulated by the overflowing creativity of her husband Jano, Loli Pesset begins to embroider, first with models, but soon Jano suggests her to launch « without » model, are born then singular small characters. To highlight the work of his wife, Jano makes frames, in his own way, of course.