FR
« A partir de 7 ans, j’ai fait mes études dans une école religieuse en Espagne et déjà je dessinais parce que je m’y ennuyais. Il y avait un refus de ce milieu répressif, un blocage envers ce milieu militarisé. La violence sourde qui s’en dégageait ressortait dans mes dessins. Je ne pouvais pas m’intégrer alors j’ai quitté l’école et je suis devenu un peu play-boy, je travaillais comme entraineur dans des boîtes de nuit. A 22 ans, je quitte l’Espagne pour la Suède puis l’Angleterre, puis l’Allemagne, à la recherche d’un milieu où je pourrais m’exprimer librement. en 1969, je me fixe à Paris, où je trouve enfin le climat approprié pour exprimer mon travail. »
Miguel Amate rassemble divers chiffons, objets et matériaux qu’il coud ensuite à la main, transformant cet ensemble hétéroclite en d’étonnantes poupées. Grandeur nature, volontairement provocantes, obscènes. « Mes créatures sont la concrétisation, la transposition de mes fantasmes .»
Proche de l’Art Action, il se lance dans la performance, invitant le public à assister au meurtre et au dépeçage de ses poupées. Son art, qu’il qualifie non pas d’art brut mais « d’art brutal », est fait pour surprendre, pour susciter des émotions fortes. A la fois artiste-peintre, acteur et décorateur, ses multiples talents le conduisent à réaliser les « mannequins-art » des films d’Arrabal.
Alain Bourbonnais, grand amateur du théâtre de Fernando Arrabal, a donc croisé Miguel, dont les poupées sont exposées en 1976 à L’Atelier Jacob. Miguel est à l’époque très souvent avec son ami Jorge Amat, assistant d’Arrabal. De cette rencontre surgira un film déjanté Turbulent’s Band réalisé par Jorge Amat en 1977.
EN
« From the age of 7, I studied in a religious school in Spain and I was already drawing because I was bored. There was a refusal of this repressive environment, a block towards this militarized environment. The muted violence that came out of it was evident in my drawings. I couldn’t fit in so I left school and became a bit of a playboy, working as a trainer in nightclubs. At the age of 22, I left Spain for Sweden, then England, then Germany, in search of an environment where I could express myself freely. In 1969, I settled in Paris, where I finally found the right climate to express my work. »
Miguel Amate gathers various rags, objects and materials that he then sews by hand, transforming this heterogeneous set into amazing dolls. Life-size, voluntarily provocative, obscene. « My creatures are the concretization, the transposition of my fantasies.” Miguel Amate gathers various rags, objects and materials that he then sews by hand, transforming this heterogeneous set into amazing dolls. Life-size, voluntarily provocative, obscene. « My creatures are the concretization, the transposition of my fantasies.
Close to the Art Action, he launches into the performance, inviting the public to attend the murder and dismemberment of his dolls. His art, which he qualifies not as art brut but as « brutal art », is made to surprise, to arouse strong emotions. At the same time painter, actor and decorator, his multiple talents lead him to realize the « mannequins-art » of the films of Arrabal.
Alain Bourbonnais, a great fan of Fernando Arrabal’s theater, met Miguel, whose dolls were exhibited in 1976 at L’Atelier Jacob. Miguel was at that time very often with his friend Jorge Amat, Arrabal’s assistant. From this meeting arose a crazy film Turbulent’s Band directed by Jorge Amat in 1977.