Il vivait à Elne (Pyrénées-Orientales). Tonnelier avec son père, mais aussi accordéoniste et chanteur dans les bals du samedi soir. Vers 1960,il se met à dessiner aux stylos à bille, feutres et crayons de couleur : bateaux, autocars, voitures de course, avions, trains, châteaux….Atteint d’une myopie sévère, il dessine le visage collé à la feuille de papier ou le morceau de carton.
Sa production envahit peu à peu sa maison. Aux murs, Pépé Vignes accrochait ses dessins qui, une fois encollés sur carton, étaient encadrés avec du papier kraft. Par manque de place, il les empilait dans des sacs en plastique répartis sous son lit, dans les tiroirs, les armoires… Des dessins de plus petit format, les « bons-points », produits entre 1971 et 1980, étaient offerts aux personnes qu’il appréciait : enfants, femmes et amis.
Alain Bourbonnais le rencontre par l’intermédiaire du collectionneur Claude Massé. De 1974 à 1987, il se rend donc régulièrement à Elne, fasciné par la production foisonnante, gaie, atypique de ce personnage haut en couleurs que toute la petite ville connaît et nomme Pépé Vignes.
Comme il l’a fait avec plusieurs autres des créateurs de sa collection, Alain Bourbonnais va filmer leur lieu, leur mode de vie, comme une « tranche de vie ». En 1976, il expose les dessins de Pépé Vignes à l’Atelier Jacob, sa galerie parisienne, et réalise un court-métrage à Elne. On y voit Pépé Vignes,dessiner, chanter, se raconter… Mais ce film a vieilli et, à l’aune de nos critères actuels, les images ne sont pas de bonne qualité et le montage est bien trop lent.
Compte tenu de l’importance de ce créateur, présent dans plusieurs musées et collections privées, et le fait qu’il n’existe pas d’autre film sur lui, nous avons décidé de refaire un film avec le réalisateur, Philippe Lespinasse, grand reporter de la télévision, mais aussi amateur d’art brut.
Ce dernier est donc parti à la rencontre de nombreux témoins qui gardent un souvenir vif et ému de Pépé Vignes.Ces nouvelles images sont mêlées à celles du film initial.
Pour la sortie du film, La Fabuloserie présente, dans sa salle dédiée, une exposition temporaire de 120 dessins de Pépé Vignes (ci-dessous).
Jano Pesset découvre les amas de Jean Bordes, dans la forêt ariégeoise, alors qu’il glane des morceaux de bois pour ses propres créations : « Des bidules, machins,trucs, zinzins, accrochés, entortillés, enguirlandaient buissons et haies,ou se dressaient en reposoirs au pied des arbres.>>
Après quelques recherches, Jano rencontre au village de Galey, non loin d’Orgibet où il a grandi, l’auteur de ces productions précaires : Jean Bordes dit Jean de Ritoù, orphelin, recueilli par sa cousine Marinette. Ne parlant que le patois, son passage à l’école avait été bref, il fut donc préposé aux vaches et au ramassage du bois. Il passait aussi beaucoup de temps dans les décharges…
En mai 1988, lorsque Jano Pesset, tout content, apporte ses trouvailles à La Fabuloserie, Alain Bourbonnais s’exclame avec enthousiasme : « Il n’y a pas pire que lui en Art Brut, c’est le SUMMUM de l’Art Brut, le plus déconnecté, le plus fort ! »
Cette œuvre, uniquement présente dans la Collection hors-les-normes, a été très peu montrée au public du fait de son extrême fragilité. Car bien que ligotés, ficelés, ces engins n’en sont pas moins dislocables,
Toutefois quelques pièces ont été exposées au Musée Singer-Polignac de l’Hôpital Sainte-Anne en 2013 lors de l’exposition Un Autre Regard… sous le commissariat d’Anne-Marie Dubois, Déborah Couette et Antoine Gentil.
Exposition sur les tribulations du Manège de Petit Pierre à partir d’archives (textes et photos) inédites.
Expositions temporaires JABER et PETIT PIERRE
JABER a eu 80 ans, aussi le Tunnel du musée vous accueille-t-il avec des œuvres méconnues des années 80.
PETIT PIERRE : Exposition sur les tribulations du Manège de Petit Pierre à partir d’archives (textes et photos) inédites.
« Par son aspect cinétique et les matériaux utilisés (métal, engrenages, tringles et courroies) le Manège de Pierre Avezard est certainement en France, et peut-être au-delà, totalement unique en son genre.» Laurent Danchin
Œuvres des années 80 de JABER
Collectionneurs turbulents #1 art hors les normes sans frontières
du 1er Avril au 1er Novembre 2017
Dossier de presse à télécharger : Collection A.K. Pologne
Vernissage : samedi 4 juin de 14h à 19h
Il y a 40 ans, en 1976, pour fêter l’inauguration de la Collection de l’Art Brut à Lausanne, Alain Bourbonnais organisait une exposition collective à l’Atelier Jacob à Paris avec une sélection d’une trentaine de créateurs.
L’exposition « Clin d’œil » réitère en partie cette manifestation. Quarante ans après, elle atteste de l’impact que Jean Dubuffet eut sur Alain Bourbonnais en l’accompagnant dans son entreprise hors-les-normes, inscrite à la croisée de l’art brut et de l’art contemporain.
Vue de l’exposition Clin d’œil… 40 ans (1976-2016) ©La Fabuloserie Dicy
Sur une idée de Déborah Couette, scénographie de Marek Młodecki, photographie de J-F Hamon
Des jardins imaginaires au jardin habité : des créateurs au fil des saisons
Cette exposition, qui met l’accent sur les habitants paysagistes exposés de façon permanente dans le « jardin habité » de La Fabuloserie, présente également, dans l’Atelier d’Alain Bourbonnais, leurs créations réalisées durant l’hiver.
Vue de l’exposition Des jardins imaginaires au jardin habité ©La Fabuloserie Dicy
Prolongation de l’exposition 2015, commissariat Déborah Couette, scénographie Marek Młodecki, photographie J-F Hamon
Clin d’œil…40 ans (1976-2016)
Vernissage : samedi 4 juin de 14h à 19h
Des jardins imaginaires au jardin habité : des créateurs au fil des saisons.Hommage à Caroline Bourbonnais.
La Fabuloserie, Dicy, du 15.04.2015 au 1.11.2015
Francis Marshall : parcours turbulent # 1
Né en 1947, Francis Marshall est un artiste contemporain hors-norme. « Fabricant d’objets invendables » autoproclamé, Francis Marshall opère au carrefour de l’art contemporain, du surréalisme et de l’art brut.
A partir des années 1970, il crée des « rembourrages ». Ces sculptures textiles sont une critique acerbe de la société élaborée à partir de matériaux de rebut.
Depuis une vingtaine d’années, son univers plastique s’est enrichi de trains qui déraillent, d’étranges constructions faites de buildings et de pagodes qui nous font voyager dans de singulières contrées.
Sculpteur, Francis Marshall est également l’auteur d’une œuvre picturale aux sujets licencieux et au dessin lissé.
Un catalogue monographique accompagne l’exposition. Richement illustré, il est assorti des textes de Déborah Couette et Didier Mouchel.
Commissariat : Agnès et Sophie Bourbonnais, Déborah Couette, historienne de l’art et attachée de collection à La Fabuloserie et Francis Marshall, artiste contemporain et créateur hors-norme.
Francis Marshall : parcours turbulent # 1
La Fabuloserie, Dicy, du 4.04.2015 au 1.11.2015
Pour les trente ans d’existence de La Fabuloserie, le Centre d’Etude de l’Expression accueille au sein de ses espaces d’exposition des œuvres rares de la collection qu’Alain Bourbonnais a rassemblée, avec passion, tout au long de sa vie. C’est l’occasion de porter un autre regard sur ce collectionneur hors normes. Les œuvres sélectionnées à cette occasion sont exceptionnelles par leur qualité et nombre d’entre elles n’ont jamais été montrées au public.
Commissariat : Déborah Couette, Anne-Marie Dubois, Antoine Gentil.
Musée Singer-Polignac, Paris, du 12.12.2013 au 16.02.2014
Dossier de presse à télécharger : DP_Un autre regarde
En savoir plus : article-le-monde.pdf
http://www.centre-etude-expression.com/2013/12/un-autre-regard-exposition/
Le fabuleux destin des Bourbonnais. La collection de La Fabuloserie
La Fabuloserie est l’un des endroits incontournables du monde de l’art brut. Son histoire est liée à celle d’Alain Bourbonnais (1925-1988). Ce jeune architecte s’attèle dès les années soixante à une production plastique personnelle dans laquelle se conjuguent peinture, sculpture et assemblage. Il rassemble aussi une importante collection d’œuvres qui s’apparentent à l’art populaire : objets insolites réalisés par des hommes « qui ne sortaient pas des écoles d’art mais plutôt des usines, des champs ». La visite de la Collection de l’Art Brut à Paris et la rencontre avec Jean Dubuffet ont été un choc pour Bourbonnais. En 1983, Bourbonnais, aidé de son épouse Caroline, met en œuvre ce qui devient la Fabuloserie, un lieu étonnant situé à Dicy (dans l’Yonne), où se rejoignent ses propres créations et des objets de sa collection dans une architecture et scénographie très personnelles.
L’exposition a pour objectif de faire découvrir une vingtaine d’artistes de La Fabuloserie dans une mise en espace proche de l’esprit de cette « puissante citadelle du Marginal », tout en mettant en évidence la relation étroite qui unissait Alain Bourbonnais et ces créateurs.
Commissariat : Carine Fol.
Art )&( Marges musée, Bruxelles, du 10.02 au 27.05.2012
http://www.artetmarges.be/index.php/fr/expositions/precedentes/2012.html
Dicy à Châtillon. Extraits des collections de La Fabuloserie
La Maison des Arts débute une nouvelle saison, tout en couleurs et en matières, avec la sélection de cinq artistes issus des collections de La Fabuloserie, lieu culte de l’Art Hors-les-Normes situé à Dicy dans l’Yonne.
L’Art Hors-les-Normes voit le jour dans les années 70, à la suite d’une rencontre entre Alain Bourbonnais, fondateur de La Fabuloserie et Jean Dubuffet engagé dans l’Art Brut.
Ce courant regroupe des œuvres dénichées par Bourbonnais au fil de promenades et de rencontres avec des artistes qui ne se considéraient pas comme tel, mais qui avaient un besoin vital de produire et d’inventer des « objets » la plupart du temps avec des moyens modestes. De toutes ces rencontres est née une véritable collection qui sera installée dans sa maison de Dicy.
De nombreux courants artistiques naissent autour de ce genre : art brut, art populaire, modeste ou singulier. Tous défendent l’idée d’un art libre, peu couteux (matériaux de récupérations ou naturels), dont les acteurs atypiques sont rarement issus des écoles et du milieu de l’art.
Pendant 10 ans, l’Atelier Jacob sera le premier espace parisien à présenter cet art encore méconnu du public. A sa fermeture en 1983, c’est La Fabuloserie qui prendra le relais, devenant l’un des premiers musées dédiés à ce genre.
La Fabuloserie connaît toujours aujourd’hui un grand succès, et un public nombreux se déplace pour une immersion « hors-les-normes ».
Cette collaboration avec la Maison des Arts donne lieu à une exposition foisonnante ; ce parcours présentera le travail de Simone Le Carré-Galimard, Emile Ratier, Jano Pesset, Mario Chichorro et des tôles peintes venues d’Afghanistan. Ces œuvres très personnelles, parfois « fragiles » parfois « brutales », toujours essentielles, surprendront plus d’un visiteur.
A découvrir à partir du 22 septembre et jusqu’au 2 décembre 2012.
De 14h à 18h tous les jours sauf le lundi.
Entrée libre.
Dicy à Châtillon. Extraits des collections de La Fabuloserie
Maison des Arts, Châtillon du 22.02.2012 au 2.12.12
Oltre la ragione. Le figure, i maestri, le storie dell’arte irregolare
L’exposition Oltre la ragione. Le figure, i maestri, le storie dell’arte irregolare présentée au Palazzo della Ragione de Bergamo a été reprise à Monaco en 2007 sous le titre de Beautés insensées : Figures, histoires et maîtres de l’art irrégulier dans la salle d’exposition du Quai Antoine 1er (10.01.07 au 25.02.07)
Oltre la ragione. Le figure, i maestri, le storie dell’arte irregolare
Palazzo della Ragione de Bargamo, Bergame, du 4.05.2006 au 2.06.06
Alain Bourbonnais, un homme, une collection, une passion.
Musée-Abbaye Saint-Germain d’Auxerre, Auxerre, du 3.02.02 au 25.03.02
La Fabuloserie, Musée des diables et des anges
Museum Bochum, Bochum (Allemagne), du 25.11.00 au 11.02.01.