FR
Il vit dans le quartier populaire du vieux port, son père est pêcheur, sa mère marchande de poissons. Il raconte que dans sa chambre, il est seul, il pleure, se console tout seul et cache des secrets dans les poutres de sa chambre : « Là, ça devient dramatique, c’est ça mon problème, ça a été un rejet. » A 5 ans, il est mis au pensionnat, à 16 ans s’embarque sur un cargo de la marine marchande, à 19 ans s’engage dans la Marine, puis se marie et trouve un emploi dans le tri-postal en horaires de nuit : il reçoit et distribue les télégrammes (le plus souvent porteurs de mauvaises nouvelles). Vers l’âge de 21 ans, dans un ancien entrepôt du vieux port, il accumule des bois flottés qu’il ramasse au cours de ses parties de pêche dans les calanques et aux Saintes-Maries-de-la-Mer.
« Je rassemblais des planches, de vieux cordages échoués sur les grèves. Des gestes, des impulsions qui me semblaient venir du plus profond de moi-même surgirent à mon insu. Dans un lieu isolé, bien à l’abri, j’érigeais du lever du jour jusqu’à la nuit … toute mon énergie y passait, à tel point que mes nuits devenaient insupportables. Je fermais les yeux et l’image de mon bateau venait sans cesse, si bien que je n’en dormais plus. »
En 1976, il a 35 ans et monte à Paris avec son book de photos, il se rend à la galerie Durand-Dessert et là se trouve Pierre Cabane qui l’aiguille sur l’Atelier Jacob. Alain Bourbonnais est subjugué par ses habitacles plein de poésie et lui consacre trois expositions entre 1977et 1979. En 1978, il fera partie de l’exposition des Singuliers de l’art au Musée d’Art moderne de la ville de Paris. En 2012, la Collection de l’Art Brut acquiert un triptyque intitulé « l’Holocauste ». Pascal Verbena a fait don au LaM en 2022 d’une pièce destinée aux enfants autistes ou malvoyants. Il poursuit toujours son oeuvre qu’il expose régulièrement à la Galerie Chave à Vence. Une grande rétrospective y a eu lieu en 2022.
Un court-métrage lui est consacré dans le DVD « Les Etonnants » vendu à la librairie du musée.
EN
He lives in the working-class district of the old port, his father is a fisherman, his mother a fishmonger. He says that in his room he is alone, he cries, consoles himself and hides secrets in the beams of his room: « Here, it becomes dramatic, that’s my problem, it was a rejection. At 5 years old, he was put in boarding school, at 16 years old embarked on a cargo ship of the merchant navy, at 19 years old joined the Navy, then got married and found a job in the tri-postal on night shifts: he received and distributed telegrams (most often carrying bad news). Around the age of 21, in an old warehouse in the old port, he accumulated driftwood that he collected during his fishing trips in the creeks and in Saintes-Maries-de-la-Mer.
« I gathered planks, old ropes washed up on the shore. Gestures, impulses that seemed to come from the depths of myself, arose without my knowing it. In an isolated place, well sheltered, I erected from dawn to dusk … all my energy went into it, so much so that my nights became unbearable. I would close my eyes and the image of my boat would keep coming up, so much so that I wouldn’t sleep anymore. »
In 1976, he was 35 years old and went to Paris with his photo book, he went to the Durand-Dessert gallery and there he found Pierre Cabane who referred him to the Atelier Jacob. Alain Bourbonnais was captivated by his poetic surroundings and gave him three exhibitions between 1977 and 1979. In 1978, he will be part of the exhibition « Singuliers de l’art » at the Museum of Modern Art of the city of Paris. In 2012, the Collection de l’Art Brut acquired a triptych entitled « Holocaust ». Pascal Verbena donated to the LaM in 2022 a piece for autistic or visually impaired children. He still continues his work which he regularly exhibits at the Galerie Chave in Vence. A large retrospective exhibition took place there in 2022.
A short film is dedicated to him in the DVD « Les Etonnants » sold at the museum bookshop.