FR
Franz Ringel a fréquenté l’Ecole des Beaux-Arts de Graz de 1955 à 1959, puis L’Académie des Arts Figuratifs de Vienne entre 1959 et 1965 avant de devenir membre de la « Wiener Secession ». Il a participé à de nombreuses expositions collectives en Autriche, notamment à Vienne en 1966, puis en Italie, en Allemagne, en Belgique, en France mais aussi à New York et Sidney. Pour Franz Ringel, qui se définit comme un être anxieux, timide et froussard, l’acte de peindre se résume à « une expérience avec lui-même ».
Les personnages que Ringel griffonne au pastel provoquent un certain malaise. La nudité crue, la sensualité dérangeante, angoissante et féroce de ces corps accrochent immédiatement l’œil. Ses personnages sont animés par une angoissante énergie, par une fureur asphyxiante. Là se trouve toute la complexité de la peinture de Franz Ringel : à travers chaque personnage torturé, ligoté par des bandages à l’allure de jarretières et d’étranges tuyaux de transfusion se dégage une fascinante cruauté. Les traits vifs de Franz Ringel sont rehaussés de couleurs éclatantes, cinglantes, intensifiant l’extase de ces corps épris de luxure et d’angoisses.
C’est Jean Dubuffet qui révèle à Bourbonnais l’oeuvre de Ringel dont des dessins sont conservés dans la collection annexe de l’art brut, devenue la Neuve Invention. En 1973, Bourbonnais programme une exposition de Franz Ringel. Celui-ci arrive à Paris, les mains dans les poches, quelques semaines avant le vernissage. Bourbonnais le loge et l’envoie acheter des pastels et du papier chez Sennelier, tout en s’angoissant sur le résultat. Le même scénario se reproduisit en 1976, mais à chaque fois ce fut l’éblouissement.
EN
Franz Ringel attended the School of Fine Arts in Graz from 1955 to 1959, then the Academy of Figurative Arts in Vienna between 1959 and 1965 before becoming a member of the « Wiener Secession ». He participated in numerous group exhibitions in Austria, notably in Vienna in 1966, then in Italy, Germany, Belgium, France but also in New York and Sydney. For Franz Ringel, who defines himself as an anxious, shy and timid person, the act of painting is « an experience with himself ».
The figures Ringel scribbles in pastel provoke a certain uneasiness. The raw nudity, the disturbing, distressing and ferocious sensuality of these bodies immediately catch the eye. His characters are animated by an anguishing energy, by an asphyxiating fury. This is the complexity of Franz Ringel’s painting: a fascinating cruelty emerges from each tortured character, bound by garters-like bandages and strange transfusion tubes. Franz Ringel’s vivid strokes are heightened by bright, scathing colors, intensifying the ecstasy of these bodies in love with lust and anguish.
It was Jean Dubuffet who revealed Ringel’s work to Bourbonnais, whose drawings are kept in the collection annexed to Art Brut, which became the Neuve Invention. In 1973, Bourbonnais scheduled an exhibition of Franz Ringel’s work. Ringel arrived in Paris with his hands in his pockets a few weeks before the opening. Bourbonnais put him up and sent him to buy pastels and paper from Sennelier, while worrying about the outcome. The same scenario happened again in 1976, but each time it was a dazzling experience.