FR
Figure incontournable de l’art brut, Aloïse Corbaz, gouvernante à Potsdam (près de Berlin) à la cour de Guillaume II, tomba amoureuse de l’empereur et rêvait de devenir cantatrice. Contrainte de rentrée en Suisse lors de la déclaration de guerre, Aloïse Corbaz est internée en 1918 à l’asile de Cery, puis à l’asile de la Rosière, après avoir manifesté un sentiment d’extase religieux.
A l’abri des regards, elle réalise une cosmogonie personnelle, elle utilise des crayons de couleurs et des pastels que lui offrent ses médecins et admirateurs, au nombre desquels Jean Dubuffet. Ce dernier observait que ces productions étaient la « manifestation vraiment resplendissante, dans la peinture, de la pulsation proprement féminine ». L’univers d’Aloïse Corbaz est le théâtre de saynètes amoureuses et passionnées. Le couple, fréquent dans son imagerie, envahit les espaces à l’endroit ou au revers de la feuille et s’épanouit dans toute son oeuvre graphique. En septembre 1972, Alain Bourbonnais ouvrait pour la première fois les portes de sa galerie d’art hors-les-normes avec des œuvres d’Aloïse Corbaz, exceptionnellement prêtées par Jean Dubuffet.
EN
A key figure in the art brut movement, Aloïse Corbaz, a governess in Potsdam (near Berlin) at the court of William II, fell in love with the emperor and dreamed of becoming a singer. Forced to return to Switzerland when war was declared, Aloïse Corbaz was interned in 1918 at the Cery asylum, then at the Rosière asylum, after having manifested a feeling of religious ecstasy.
Hidden from view, she created a personal cosmogony, using colored pencils and pastels offered to her by her doctors and admirers, among whom was Jean Dubuffet. The latter observed that these productions were the « really resplendent manifestation, in painting, of the properly feminine pulsation ». The universe of Aloise Corbaz is the theater of loving and passionate playlets. The couple, frequent in her imagery, invades the spaces on the right side or on the reverse side of the sheet and flourishes in all her graphic work. In September 1972, Alain Bourbonnais opened for the first time the doors of his gallery of art hors-les-normes with works of Aloïse Corbaz, exceptionally lent by Jean Dubuffet.